Le Victoria Day, qui a lieu le lundi précédant le 25 mai, n'est pas seulement l'occasion de fêter la reine Victoria ainsi que le souverain canadien régnant (c'est-à-dire cette chère Elisabeth), c'est aussi et surtout l'occasion de bénéficier d'un jour férié. Et quoi de mieux que de profiter d'un jour férié pour découvrir le Canada ? Et bien tout simplement de profiter d'un jour férié pour découvrir le Canada… avec des amis !

En effet, nous avons également eu le plaisir d'accueillir ce week-end Patricia et Alexandre, fraîchement débarqués de Londres pour passer quelques jours au Canada. Et afin de leur faire profiter au maximum du pays, c'est à 4h45 du matin que le réveil nous invite, dimanche, à prendre la route vers le nord de l'Ontario. Destination : Le parc provincial de Killarney.


Ce parc, qui sera notre deuxième expérience dans les parcs provinciaux ontariens est situé sur les berges du Lac Huron (un des 5 grands lacs américains), et plus particulièrement sur celles de la Baie Géorgienne. Il s'agit d'un parc d'environ 500 km² qui est parsemé de plusieurs dizaines de lacs plus ou moins connectés les uns aux autres. Ce paysage est idéal pour permettre sa découverte par voies terrestres et aquatiques.


Je m'étais alors confectionné un costume de super-GO (dont j'ai emprunté le patron à Sandrine, la plus Grande Organisatrice que l'équipe 3/4 du NBCM n'ait jamais connu…) afin de préparer un Trail de Canoë-Portage à travers les lacs Bell, Balsam et David. C'est donc avec les road-books en poche que nous avons rejoint, après 4 heures de route, la base aquatique du lac Bell afin de prendre le départ de cette boucle de 22 km à bord de nos Canoës Ultralights en kevlar de 20 kg (le poids à son importance…). Après un rappel rapide des notions fondamentales (les mecs à l'arrière car ce sont eux qui dirigent…) et un apprentissage bref de la technique de "Portage" (uniquement pour les mecs car les filles elles ne sont pas assez fortes…), nous nous sentons aptes à commencer cette expérience.


Les premiers mètres ne sont pas les plus rectilignes, mais le vent dans le dos nous aide à prendre de la distance sur notre point de départ. Très rapidement, nos deux embarcations se retrouvent au milieu du lac et toutes traces de vie humaine disparaissent. Effectivement, nous sommes loin des "descentes à touristes" qu'il est possible de faire dans certaines régions de France. Nous sommes seuls au milieu de cette immensité de verdure… et nous ne nous en plaignons pas.


Rapidement, nous atteignons le premier portage. En effet, comme je le sous-entendais précédemment, les lacs ne sont pas forcément reliés entre eux et il est parfois nécessaire de sortir le canoë de l'eau afin de le porter (sur les épaules des hommes forts) jusqu'au prochain point d'eau. Si le premier passage de 30 mètres est une formalité, ceux de 200, 600 et 700 mètres se révèleront beaucoup plus fastidieux. Il faut dire que pendant que l'on a la tête dans le canoë à essayer de conserver l'équilibre tout en faisant attention à ne pas se prendre les pieds dans les racines des arbres… et bien les armées de moustiques qui peuplent ce territoire n'ont aucune pitié pour vous et vos épaules meurtries et vous considèrent littéralement comme un buffet ambulant. Disons que ça fait partie du plaisir…


Nous franchissons un à un les différentes étapes de cette boucle jusqu'à atteindre notre point de départ sous un soleil déclinant qui illuminent à merveille ce petit coin de Paradis…


Bien sûr nous avons mal aux mains, aux épaules et au dos. Bien sûr nous avons été dévorés par les moustiques. Bien sûr nous sommes complètement exténués. Mais je pense que nous garderons longtemps en mémoire ce périple magnifique au sein d'un environnement naturel aussi bien préservé.